Jésus parlait souvent par parabole, c’est à dire sous la forme de récit métaphorique.
Aux disciples qui l’interrogent sur le royaume des cieux, il répond
La première fois, que j’ai entendu ce texte, je devais avoir 10 ans. Je me suis dis « le maà®tre est un vilain ». Maintenant, je me dirais « la maà®tre est un vilain capitaliste productiviste ».
Mais en interprétant, on se rend bien compte qu’il ne s’agit pas de cela.
Le premier indice est le mot même de « talent », qui était certes une monnaie, mais possède aussi le sens que l’on connaà®t à l’heure actuelle [1].
Ensuite, le maà®tre ne reproche pas au troisième ouvrier de ne pas avoir réussi, mais de ne pas avoir tenté de faire fructifier ses talents, pour lui et pour les autres.
De plus, le maà®tre ne récupère pas les talents pour lui, au contraire, il les donne à ses serviteurs !
Non, le seul passage qui me paraà®t « dérangeant » est les derniers versets où il dit que « celui qui a point, même ce qu’il a lui sera pris ». N’est ce pas en contradiction avec la béatitude « heureux les pauvres, le royaume de Dieu est à eux ? » . Mais dans notre cas, celui qui a rien est celui qui a refusé de se servir des dons du maà®tre [2].
Bon, dans la pensée de Jésus, le maà®tre est la métaphore de Dieu [3].
Et nous avons donc un Dieu qui est exigeant, mais qui l’est non pas pour lui-même, à son profit, mais pour notre bien. Il nous demande de faire fructifier au maximum nos talents, car sinon, ils ne servent à rien.
A chacun selon ses moyens, Dieu confie un tâche avec les talents associés.
Et là question que l’on peut se demander, c’est comment peut-on réussir cette tâche ?
En effet, dans notre monde actuel, la priorité est donnée au travail, en grande partie du fait du productivisme.
Or si certains arrivent à s’épanouir dans le travail, à faire « fructifier leur talents » dans le travail, cela n’est pas le cas pour tous.
Il est donc nécessaire de sortir de cette logique du travail, de l’emploi, pour rentrer dans un logique de l’activité. Non pas un travail pour tous, mais une activité pour tous, où tous peuvent s’épanouir.
Vers une société de pleine activité ?
Encore faut-il pouvoir vivre. Donc, séparer le revenu du travail - vu qu’une société de pleine activité n’est pas nécéssairement une société de plein travail.
Et c’est là où mon engagement de chrétien rejoint mon engagement de jeune Vert.
Car il s’agit bien là de « l’Utopie Verte », où du moins d’une partie de l’Utopie Verte.
Les Jeunes Verts ont développé cette idée - et d’autres - dans une brochure « L’urgence du Développement Soutenable » et dans un article « Un revenu est un droit ».
Utopie ? Certes, mais Utopie réalisable. Utopie qui n’exclue pas la liberté individuelle, comme le communisme « marxiste-leniniste », qui n’exclut pas ce qui ne suivent pas les plus « faibles » comme le libéralisme.
PS
J’ai depuis écrit une exégèse de cette parabole des talents. Vous pouvez la lire ici
11 Le mercredi 28 octobre 2009 à 14h40 par
Etienne
Une amie m’a dit récemment que ce qui la choquait un peu dans cette parabole (celle de Matthieu), c’est que c’est celui qui a reà§u le moins au départ qui ne réussit pas, qui se trouve être le « mauvais » à la fin", qui sera de plus sévèrement puni.
Alors, y a-t-il une autre signification que celles des proverbes populaires « on ne prête qu’aux riches » ou « rien ne réussit mieux que le succès » ou « le succès appelle le succès » ?
Tout d’abord, pour reprendre l’ interprétation « capitaliste », si l’on accepte de bien faire attention aux mots employés par Matthieu pour rapporter cette parabole, il est dit que le maà®tre donne ; mais il n’est pas dit qu’il reprend. Quand aux deux premiers serviteurs, ils ne rendent ni les talents qu’ils ont reà§us, ni les autres talents qu’ils ont produits. Il semblerait plus juste d’écrire qu’ils s’expliquent sur la gestion plutôt que de rendre des comptes... Et c’est plus qu’une nuance. Ils ne rendent ni leurs comptes, ni leur tablier... comme les partenaires gestionnaires d’une affaire, ils font un tour d’horizon sur la situation.. voilà ce que à§à a produit !
Au contraire, le troisième n’a pas reà§u sa part comme un don, mais comme un objet dont il a la garde.
Il s’est considéré comme serviteur, chargé de « veiller sur lui », rien de plus, et de le restituer tel quel, en serviteur honnête.
Mais ce faisant, il n’est pas devenu comme le maà®tre, créateur à son image et ressemblance.
Il ne peut donc partager la joie de son maà®tre, lui qui l’avait invité à quitte son habit de serviteur pour prendre celui de fils.
Mais, pourquoi est-ce celui qui a le moins reà§u au départ qui agit comme cela ? Finalement, pourquoi n’avoir pas choisi, par exemple, celui qui avait reà§u 5 talents pour illustrer le manque d’ouverture ? Le message est-il de cet ordre : plus on connaà®t, plus on sait qu’on sait peu ; plus on fait, plus on trouve des moyens d’en faire d’avantage ?
J’ai peut-être trouvé l’explication dans ce texte plus bas (http://www.dominicains.be/praedicatio/article_praedicatio.php3?id_article=1062), dans la phrase que j’ai isolée.
"... Le Seigneur confie à chacun d’entre-nous une certaine somme, une richesse de dons innés. Quelle soit égale ou différente, somptueuse ou peu considérable, elle est pour chacun suffisante à sa sainteté et pour exercer son témoignage de chrétien. Certains serviteurs de Dieu négocient plus ou moins bien et avec un bonheur inégal l’exploitation de leurs moyens,
mais certains qui se sont cru défavorisés, se laissent dépiter, se découragent, se comparent peut-être avec d’autres pour finalement s’enfermer en eux-mêmes.
Celui-là reste inactif ! Il n’a pas vu que son maà®tre, parti au loin, restait présent par et dans son don. Il a eu peur de son don, il n’a pas cru à sa richesse intérieure (« Le royaume de Dieu est au-dedans de nous »), il n’a pas nourri son espérance. Enfermé en lui-même, il compare, il refuse la puissance du dynamisme de sa foi, il en oublie de partager. Pourtant, nous ne nous enrichissons que dans le dialogue et le partage. Nous ne grandissons que de la force de l’espérance. Bouclé sur lui-même, il a ce qu’il désire : ne prendre aucun risque. Figé, sa mort sera son dernier mot (n’est-il pas dépouillé de tout !). Qu’il ne s’étonne pas, dès lors, de plonger dans la bouderie éternelle de sa damnation. Dépossédé, il est expulsé dans la nuit. Vide et nu, il va vers le néant. Il va vers la solitude, au plus épais des ténèbres. C’est la néantisation de l’être, l’enfer."
Donc, en fait, celui qui n’a reà§u qu’un talent symbolise peut-être en fait celui qui CONSIDERE qu’il a reà§u peu, qu’il n’a pas reà§u assez.
Que si il était né dans une autre famille, dans une autre époque, avec ou sans une soeur ou un frère, avec tel physique,...s’il avait rencontré telle personne, si on lui avait donné sa chance...
Et qui considère que, avec ce qu’il a reà§u, on ne peut rien faire, et que à§a ne vaut pas le peine d’essayer.
Et à§a "collerait" avec son amertume :
’approchant aussi, celui ayant reà§u un unique talent dit :
"Maà®tre, je te connais, toi, que tu es un homme dur :
moissonnant où tu n’as pas semé, rassemblant où tu n’as pas dispersé.
J’ai craint : je suis allé cacher ton talent dans la terre.
Vois : tu as ce qui es tien".
18 Le dimanche 26 juin 2016 à 19h34 par
ninae
C’est une parabole, à partir de là , comment pouvez-vous prendre cela au premier degrés ? Il ne s’agit pas d’argent. C’est une image. La parabole du serviteur inique qui ne remet pas à son prochain ses dettes, il est question d’ argent mais cela représente les péchés, les offenses qu’on ne pardonne pas.
Ici l’ argent représente la Parole du Royaume, l’ as-tu répandue ? Ou as-tu considéré à tort que Dieu est un Dieu mauvais qui fait peur ? Si tu penses que Dieu est mauvais, tu ne répandras pas la Bonne Nouvelle avec les talents (moyens) que Dieu t’a donnés car tu penseras qu’Il n’est pas digne. Dieu lui reproche d’avoir privé des gens du salut, du Royaume à cause de Sa PARESSE et le fait qu’il avait une pensée erronée de qui est Son Maitre. Et justement ! Si tu pensais (savais) que Ton Maitre est dur, tu aurais dà » t’activer, non ? En plus de ta fausse perception de Dieu, de ta paresse tu as n’as pas eu la crainte de Dieu. Combien d’entre nous savent-ils que Dieu est bon, amour mais aussi justice ? Certains n’ont que la perception d’un Dieu méchant et pourtant ils ne,le craignent quand même pas. D’ autres ont la perception d’un Dieu juste et bon mais qu’il faut aussi craindre, ils produisent alors du fruit. Ils ont confiance en leur Maitre. Non cela n’a rien à voir avec l’argent, vous faites fausse route car vous n’avez pas reà§u le Saint Esprit, repentez-vous et recevez-Le. Il n’a pas été donné aux impies de comprendre (ils regardent mais ne voient pas, ils entendent mais ne comprennent pas).
Si tu as reà§u du Royaume, peu ou beaucoup, fructifie cette semence, cette Parole, ce Royaume, répands les dons célestes ! Tu es une,lumière pour briller et non pour être caché-e sous un boisseau. Si tu sais que seul Jésus sauve, dis-le autour de toi, ne garde pas cette grâce qui t’a été faite pour toi seul-e, privant d’autres âmes de venir au salut ! Certains sont enseignants, prédicateurs, ils ont reà§u beaucoup et répandent la Bonne Nouvelle autour d’eux mais le mortel du commun a reà§u peu, l’ essentiel à vrai dire, et ne témoigne pas à son voisin, à sa famille, à ses collègues...il est paresseux et n’a su développer aucune relation intime avec Dieu, ces mauvais serviteurs sont plus nombreux que ceux qui vouent leur vie pour l’évangile ! Non tu n’as peut-être pas reà§u la capacité d’être enseignant, berger, prédicateur, évangéliste ou encore missionnaire, mais tu as reà§u suffisamment pour aussi répandre Jésus autour de toi.
Ne soyons pas paresseux, et changeons notre perception de Dieu. Changeons cette image de Dieu qui n’a pas besoin de nous pour répandre Son Royaume, qu’Il est un Dieu dur, cela démontre que nous n’avons jamais utilisé la grâce offerte pour découvrir que Dieu est bon. Le texte n’a jamais dit que la pensée du serviteur mauvais sur Dieu est juste !!! Le maitre ne fait que répéter l’ équation de ce serviteur. Il n’est pas dit qu’il l’ approuve mais le fait qu’il pensait que Dieu était injuste et dur, il aurait dà » agir en conséquence mais son "jemenfoutisme" est tel qu’Il ne l’a même pas craint. Dieu est bon, toute la parole nous le démontre mais Il est aussi Saint et Justice, donc à craindre !