Des générations en écologie

En cette période de Noël approchant, nous avons décidé avec l’équipe d’animation des aumôneries de l’enseignement public 4/3 de Melun de travailler avec les jeunes sur le sujet "La (sur)consommation, les faux besoins, la publicité", dans l’idée du Noël Autrement.

L’idée était de provoquer une réflexion sur l’impact de la pub : incitation à la surconsommation, pollution, coupure du monde. Et les conséquences de la surconsommation : pollution, rupture du lien social, création de nouvelles idoles.

Je ne sais pas vraiment si on a atteint l’objectif, mais on aura essayé.

Et bien sûr, mettre en relation avec l’invitation à la sobriété à laquelle le Christ nous invite.

1216 Il leur dit alors une parabole : « Il y avait un homme riche dont les terres avaient beaucoup rapporté.
17 Et il se demandait en lui-même : « Que vais-je faire ? car je n’ai pas où recueillir ma récolte. »
18 Puis il se dit : « Voici ce que je vais faire : j’abattrai mes greniers, j’en construirai de plus grands, j’y recueillerai tout mon blé et mes biens,
19 et je dirai à mon âme : Mon âme, tu as quantité de biens en réserve pour de nombreuses années ; repose-toi, mange, bois, fais la fête. »
20 Mais Dieu lui dit : « Insensé, cette nuit même, on va te redemander ton âme. Et ce que tu as amassé, qui l’aura ? »
21 Ainsi en est-il de celui qui thésaurise pour lui-même, au lieu de s’enrichir en vue de Dieu. »

Lc 12,16-21 (Bible de Jérusalem)

Bref, j’en viens au sujet de mon billet. à€ un moment je demande à mon carrefour "que savez vous des conséquences de la surproduction de déchets ?", ou une phrase similaire.

Et l’un des jeunes me dit "cela va peser sur les petits-enfants de nos petits-enfants".

Cette phrase m’a interpellé. Elle signifie que, malgré la prise de conscience écologique [1], on en reste encore à l’idée d’une conséquence sur les générations futures.

Or, si le slogan La terre ne nous appartient pas, nous l’empruntons à nos enfants pouvait s’appliquer il y a trente ans [2], il me semble qu’aujourd’hui, il faudrait dire La terre ne nous appartient pas, et nous la détruisons à nous même.

Et oui, c’est cette génération, la mienne, qui va connaître, et connaît déjà , les graves conséquences du laisser faire en matière d’environnement [3] et de notre surconsommation. L’exemple simple des maladie du mode de vie est là pour le montrer.

Plus généralement, il me semble qu’il faut envisager autrement le rapport aux générations en matière d’écologie. Lors des journées d’été 2007 de ma faculté sur le thème Une autre terre à l’horizon ?, quelqu’un avait signalé le propos de je ne sais plus quel philosophe qui disait a peu prés ceci :

Si demain, la vie humaine sur terre n’est plus possible par la faute de notre génération, nous aurions non seulement une dette vis-à -vis [4] des générations futures, mais aussi vis-à -vis des générations passées, car tout leurs efforts pour permettre au futur d’être possible auront été vains.

Il me semble que cette phrase est très juste. Oui, nous héritons la terre des générations passées, et pour cela, nous lui devons le respect.

Dans une perspective chrétienne, il me semble que nous aurions aussi une dette vis-à -vis de Dieu, "créateur du Ciel et de la Terre" [5]. Car Dieu à un projet de création pour nous, son projet continue. Et nous l’empêchons de le réaliser.

Plus que jamais les propos du théologien Maurice Zundel sont pertinents :

Aimer Dieu, c’est vouloir le protéger de nous même.

Notes

[1Toute relative cependant, quand je vois les difficultés dans mon foyer à mettre en œuvre le tri sélectif.

[2Et encore, ont commencé déjà à sentir les conséquence de la dégradation de l’environnement.

[3A ce propos, j’incite plus que fortement à agir pour faire pression sur le sommet de Copenhague.

[4Vie à vie ?

[5Voir à ce sujet l’intervention de Mgr Barbarin au colloque Chrétiens et pic de pétrole.