Vous avez dit otage ?

La grand rengaine de la droite contre le droit de grève est bien connu : « les grévistes (surtout les profs, ces privilégiés fainéants) prennent en otage les usagers (surtout ces pauvre gamin qui ne peuvent plus être gardés ».

exemple : une réaction sur le site de Libération

C’est gentil pour les parents deux semaines de grève de l’EN ! Les obliger à prendre 2 semaines de vacances pour garder leurs mômes même si ça ne les arrange pas ! Les profs s’en foutent, ils ont quand même leurs vacances EUX en plus ! Quelle honte ces prises d’otages ! Il faudrait que les parents s’organisent pour faire l’enseignement de leurs enfants en dehors du circuit de l’EN.

Il y a marre, marre de ce discours.

Prise d’otage ? N’est pas insultant vis-à -vis des vraies personnes en otages ?

Mais ne peut-on pas inverser la situation ? Quand une entreprise menace de licencier ses employés s’ils ne remettent pas en cause les 35 heures, n’est ce pas elle qui prend en otage ses salariés ?

Quand le gouvernement parle de prise d’otage des enfants par les professeurs, n’est ce pas elle qui prend en otage les professeurs en essayant de les culpabiliser ? et donc en leur empêchant d’exercer ainsi leur droit de grèves ?

Le droit de grève est un droit lourdement conquis, et actuellement remis en cause. La politique du gouvernement étant de monte les gens les un contre les autres : employés du public contre ceux du privé, profs contre parents, étrangers « choisis » contre « sans-papiers ».

Pourquoi ? sans doute pour mieux mettre à l’abri les 1% les plus riches auxquels il a donné 15 milliard d’euro et qui sont responsables de la crise écologique et économique actuelle.

Ps : plus le temps passe, plus je me dit que la thèse de la lutte des classes n’est pas forcément erronée. Il me prendrait presque envie de voter Besancenot »“ si ce ne dernier n’était pas systématiquement resté dans une position de refus de prise du pouvoir afin de rester « pur ».

ps 2 : pour le problème des enfants à garder, je rappel que l’éducation nationale est d’abord éducation et pas garderie nationale. Ceci dit on pourrait concevoir un système où certains profs - dans le primaire du moins - resterait pour "garder" les enfants pendant que d’autre sont à la manif. Et en profiter pour leur faire découvrir tout ce que les programmes scolaires ne prévoient pas. Bien sûr, c’est là pour le moment une piste seulement.