Pourquoi la sortie du nucléaire n’est pas un diktat mais une nécéssité
Les militants d’EELV se sont largement prononcés au printemps derniers pour le refus de tout accord de gouvernement qui n’inclurait pas la sorti du nucléaire.
En ce moment au PS, un certain nombre de voix s’élèvent pour refuser ce « diktat », et pour accuser les écologistes de ne pas vouloir faire gagner la gauche.
Passons sur le premier point : les écologistes n’imposent rien. Ils disent simplement que pour eux il n’est pas questions d’aller à un gouvernement qui n’aurait pas de plan de sorti du nucléaire, car leur présence n’aurait aucun sens. Apparemment certains au PS souhaitent avoir des écolos »¦ qui ne le soient pas. Une sorte de bonne conscience verte.
Passons aux deuxième point : les écologistes ne souhaiteraient pas faire gagner la gauche. C’est exactement le contraire : le PS souhaite la faire gagner en 2012, nous souhaitons la faire gagner en 2012 et en 2017. Mais pour cela, il faut que la mandature 2012-2017 soit une mandature efficace, qui réponde aux grands défis du XXIe siècle.
Permis ces défis, la question énergetique. On le sait, les premières victimes de la hausse du prix de l’énergie sont les plus pauvres et les plus précaires. En théorie la gauche devrait être au service de ces personnes, de celles que la société laisse sur le banc.
Pour répondre à ce défis, plusieurs solutions existent :
- Laisse tomber les plus précaires : c’est la position de la droite.
- Les aider à payer leurs factures, en les aidant financièrement.
- Les aider à diminuer leurs factures.
En décidant de sortir du nucléaire, on passe nécessairement par une phase de transformation vers une société moins énergivore. Ce qui signifie qu’on aide à l’efficacité énergétique, par exemple en aidant au rapprochement domicile-travail, via les plan d’aménagement (régionaux, nationaux, municipaux).
En revanche ne pas décider de sortir du nucléaire, c’est rester dans un modèle où l’on feint de croire que l’énergie exploitable est illimitée. C’est donc rester dans le gouffre de consommation énergétique. Cela veut dire ne rien faire, ou pas assez, pour, par exemple, isoler les batîments. Cela veut dire laisser la facture énergetique augmenter. Cela veut dire précariser encore plus les précaires.
En outre, le risque d’une catastrophe nucléaire est non nul. Il tend même plutôt vers un, en augmentant avec le temps. Imaginons qu’un Fukushima se produise en France, par exemple à Nogent-sur-Marne, en région parisienne, à 90 km de Paris.
Cela signifie évacuer Paris, cela signifie rendre des terres agricoles inutilisables pour des centaines d’années. Cela signifie une augmentation des prix alimentaires »¦ et donc une nouvelle précarisation des précaires.
Pour toutes ces raisons, et d’autres encore, la sortie du nucléaire est la clef de voute d’une gauche qui change la vie, d’une gauche qui ne laisse personne dans la merde. La refuser, c’est se condamner à reperdre. C’est surtout renier les valeurs de gauche.
Pour toutes ces raisons, je rendrait ma carte d’EELV si les négociations aboutissaient à un accord sans sortie du nucléaire.
Ps : Sur les scénarios de sorti du nucléaire, on consultera http://negawatt.org, où l’on voit que sortir du nucléaire, c’est créer des emplois et diminuer la consommation énergétique.