Une lumière brille dans les ténèbres ...

En ce moment, je suis en train de lire le nouveau testament, et, en même temps un bouquin sur sa formation.

Lecture forte passionnante au demeurant...

Mais un truc m’a étonné dans le bouquin : il ne mentionne pas le problème du sens flou du verbe grec katelambdano dans le prologue [1]
au verset 5

En effet, plusieurs traductions sont possibles :

Une lumière brille dans les ténèbres
Et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée
(Jn 1,5)

Ou bien

Une lumière brille dans les ténèbres
Et les ténèbres ne l’ont pas accueillie
(Jn 1,5)

Donc deux visions possibles : une plus optimiste, une plus pessimiste.

Pour ma part, je préfère la vision optimiste : mais cela est parce que je suis généralement optimiste (par volonté, pas par constat).

Mais il me semblerait que Jean [2] ait plutôt eu la vision contraire. En effet, il passe son temps à citer le rejet de Jésus par « les juifs » [3] - ou plutôt le rejet de sa mission, de son statut de Christ et Fils de Dieu . Il s’agit donc bien de non-accueil.

Cependant tout n’est pas si pessimiste : en effet, il fait de disciples qui sont/deviennent « La Lumière du monde ».

Donc un passage ambigu qui rajoute encore plus d’intérêt à ce prologue.

Notes

[1(Jn 1,1-18), un des passages les plus « littéraires » de la bible

[2il s’agit de l’auteur de l’évangile, peut importe quel est réellement son nom

[3Jean semble appeler « les juifs » tous les contradicteurs hébreux de Jésus - ou presque. Sans doute parce que la communauté Johannique avait définitivement rompu avec le judaïsme.
On peut d’ailleurs se demander quel fut le poids de cet évangile dans l’antisémitisme chrétien, mais ceci est une autre question